Jean-Edern Hallier, né le 1er mars 1936 à Saint-Germain-en-Laye et décédé le 12 janvier1997 à Deauville, est un écrivainet PolémisteFrançais.
Biographie
Jean-Edern Hallier était le fils du général André Hallier, qui possédait un manoir familial à
Edern, dans le
Finistère, héros de la Première Guerre mondiale, puis attaché militaire en
Hongrie.
Écrivain pamphlétaire et habitué des coups d'éclats médiatiques, Jean-Edern Hallier s'est montré particulièrement féroce contre le pouvoir socialiste et contre François Mitterrand, dont il fut un temps proche, en menaçant de révéler l'existence de sa fille cachée, Mazarine, son passé, son Cancer (dans son pamphlet L'Honneur perdu de François Mitterrand), etc. Le motif de cette hostilité aurait été des promesses non tenues (présidence d'une chaîne de télévision ou Ambassade) (voir La Mise à mort de Jean-Edern Hallier, de Christian Lançon et Dominique Lacout).
Se situant à ses débuts dans la mouvance du Nouveau roman, il s'en affranchit bien vite. À partir de Chagrin d'amour (1974) ses oeuvres sont portées par un souffle épique, qui rappelle celui de son compatriote breton Chateaubriand. En 1973, il est accusé d'avoir détourné de l'argent de la résistance chilienne.
Il a par ailleurs créé et animé le journal satirique L'Idiot international, patronné à ses débuts par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Il a hébergé l'une des premières radios libres pirates en 1977, « Radio verte », de mouvance écologiste, qui n'émettra que deux jours, mais fera beaucoup parler d'elle et sera le premier écho du phénomène naissant des radios libres en France. Il a peint de nombreux portraits. En 1982, il fut soupçonné d'avoir simulé un faux enlèvement et également d'avoir commandité un attentat dans l'immeuble de Régis Debray. Les sources de ces faits rapportés sont nombreuses : récemment l'auteur de sa biographie, Régis Debray, a confirmé le fait, ainsi que Gilles Ménage. En 1977, il aurait commandité un mini-attentat chez Françoise Mallet-Joris, juré Goncourt, afin de protester contre les magouilles des prix littéraires ; la seule conséquence fut un feu de paillasson.
En juin 1991, National Hebdo affirme que Jean-Edern Hallier va rallier le Front national. Dans un entretien accordé au Monde, l'écrivain dément, mais ajoute : « Le Pen représente beaucoup de Français de la France profonde. Il faut réconcilier Doriot et Thorez. » Alain Sanders, journaliste au quotidien d'extrême droite Présent, est d'ailleurs entré au comité de rédaction de L'Idiot international.
Quelques jours plus tard, Jean-Edern Hallier est condamné à cinquante mille francs d'amende et 80 000 francs de dommages et intérêts à plusieurs associations antiracistes, pour « provocation à la haine raciale », par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, suite aux « qualificatifs outrageants ou abjects s'appliquant à désigner les juifs comme la lie de l'humanité » dans un éditorial de L'Idiot international publié pendant la guerre du Golfe.
En septembre de la même année, l'écrivain est condamné à payer 800 000 F de dommages et intérêts à Bernard Tapie pour avoir écrit, dans L'Idiot international, des propos « diffamatoires, injurieux, et attentatoires à sa vie privée ». De juillet à octobre 1989, Jean-Edern Hallier et son journal sont condamnés à verser 250 000 F à Jack Lang et à son épouse pour « diffamation et injures publiques », puis 100 000 F à Christian Bourgois, l'éditeur de Salman Rushdie, pour « propos injurieux et atteinte à la vie privée », 300 000 F à Georges Kiejman pour « injures, diffamation et atteinte à la vie privée », et enfin 400 000 F à Bernard Tapie pour des « atteintes d'une gravité exceptionnelle que ni l'humour ni les principes régissant la liberté de la presse ne sauraient justifier », selon les termes du tribunal correctionnel de Paris.
Il meurt le matin du 12 janvier 1997, alors qu'il circulait à vélo (bien qu'il fût à moitié aveugle), sans que personne ne fût témoin de l'accident. Peu de temps après la découverte du corps, il fut constaté que le coffre-fort de la chambre de l'hôtel où il se trouvait, qui contentait des photocopies de documents concernant François Mitterrand et Roland Dumas, avait été vidé. Son appartement parisien avait également fait l'objet d'une visite semblable.
L'hypothèse de son assassinat a été avancée plusieurs fois, notamment par son frère, Laurent Hallier, dans une entrevue accordée à Christian Lançon pour le magazine Généreux en novembre 1998, ou par Dominique Lacout et Christian Lançon dans La mise à mort de Jean-Edern Hallier. Cependant, les plaintes déposées contre X n'ont pas été jugées recevables.
Notes
Voir aussi
OEuvres
- Les Aventures d'une jeune fille (1963)
- Le Grand Écrivain (1967)
- La Cause des peuples (1972)
- Chagrin d'amour (1974)
- Le premier qui dort réveille l'autre (1977)
- Chaque matin qui se lève est une leçon de courage (1978)
- Fin de siècle (1980)
- Bréviaire pour une jeunesse déracinée (1982)
- L'Évangile du fou (1986)
- Fidel Castro, conversations au clair de lune (1990)
- La Force d'âme (1992)
- Je rends heureux (1992)
- L'Honneur perdu de François Mitterrand (1996)
- Les Puissances du mal (1996)
- Journal d'outre-tombe (1997)
- Fax d'outre-tombe (2007)
Bibliographie
- Jean-Pierre Thiollet, Carré d'art : Barbey d'Aurevilly, Byron, Dali, Jean-Edern Hallier, Anagramme éditions, 2008 (ISBN 2 35035 189 6)
- Dominique Lacout, Christian Lançon, La mise à mort de Jean-Edern Hallier, Presses de la Renaissance, Paris, 2006
- François Bousquet, Jean-Edern Hallier, ou le narcissique parfait, éditions Albin Michel, Paris, 2005 (ISBN 2-226-15996-7)
- Collectif, L'Idiot International, une anthologie, éditions Albin Michel, Paris, 2005
- Sarah Vajda, Jean-Edern Hallier : l'impossible biographie, éditions Flammarion, Paris, 2003
- Arnaud Le Guern, Stèle pour Edern, Jean Picollec, Paris, 2001 (ISBN 2-86477-175-6)
- Marc-Edouard Nabe, Kamikaze Journal Intime 4, Le Rocher, Paris 2000
- Dominique Lacout, Jean-Edern Hallier, le dernier des Mohicans, éditions Michel Lafon, Paris, 1997